Je documente depuis trois ans, la destruction de l’A186.

Elle fut, pendant longtemps, la plus petite autoroute urbaine de France, mais aussi, farce de l’urbanisme planifié, sa plus inutile : elle ne débouchait sur rien. Elle coupait simplement la ville de Montreuil en deux en un flot ininterrompu de véhicules roulant à 110 km/h.

Depuis quatre ans, elle n’est plus qu’une immense tranchée. La cicatrice dans la ville tente d’être comblé à l’aide d’une « avenue paysagère » équipée d’un tramway. Or de la fascination pour le chantier lui-même — grosse machine vorace — mes images en sont venues à s’interroger sur les alentours de cette futur avenue.

Que restera-t-il des petits artisans, petites industries, pavillon du siècle dernier, une fois que les prix au mètre-carré auront rejoint ceux de la capitale ? Vont-ils devoir déménager plus loin, le long d’une autre autoroute qu’ils devront ensuite emprunter pour rejoindre leurs lieux de vie et de travail ?